La mondialisation économique est-elle irréversible ?
Dans "La mondialisation, émergences et fragmentations", Pierre-Noël Giraud explique en 2008 qu’on peut considérer l’évolution de ce phénomène à l’aune de deux courants idéologiques. Le premier se base sur les Principes de l’économie politique de Ricardo, et sur leurs répercussions sur la politique de change de l’Angleterre du XIXème siècle. Il envisage ensuite l’histoire de la mondialisation suivant les périodes de succès du libre-échange et les déboires engendrés par le protectionnisme. Le second courant exploite, à côté de la vision ricardienne, d’autres théories telles que celle de Fréderic List, qui a motivé la politique protectionniste menée par Bismarck à la fin du XIXème siècle en Allemagne. Ce second point de vue montre ensuite que, malgré les revendications monétaristes des années 80, l’Etat ne s’est jamais vraiment désengagé.
La mondialisation se définit comme un processus d’ouverture de toutes les économies nationales sur un marché devenu planétaire. Elle est favorisée par l’interdépendance entre les hommes, la déréglementation, la libération des échanges, la fluidité des mouvements de capitaux ainsi que l’amélioration des moyens de transport et de télécommunication. Les défenseurs de la mondialisation la présente comme une évolution inéluctable et irréversible, tandis que ses détracteurs proposent d’autres voies de développement pour les pays moins avancés (PMA), et vont jusqu’à parler de « démondialisation ». Cependant, une analyse concrète des faits pourrait nous aider à mieux comprendre le nouveau cadre dans lequel s’inscrit l’économie mondiale, afin de répondre à la question suivante : les tentations protectionnistes qui refont surface avec la crise actuelle dans le PDEM sont-elles illusoires ?
Dans un premier temps, nous montrerons en quoi la mondialisation est un phénomène voulu qui modifie irrémédiablement les modalités de la croissance. Puis nous présenterons la vision