La mondialisation vue de la chine
D’emblée, Deng Xiaoping comprit et s’efforça constamment de convaincre les dirigeants chinois que le vecteur de puissance et de rayonnement international n’était plus le culturel ou le politique comme sous l’Empire puis le maoïsme mais l’économique. La Chine ne pouvait donc plus se penser comme seule puissance organisatrice du monde : il lui fallait relever le défi américain, rival choisi, admiré et détesté.
Pour comprendre le point de vue de la Chine sur la mondialisation, il nous faut aussi partir de la vision qu’elle a traditionnellement du monde, de son ou de ses modèles d’organisation du monde, des mondialisations proprement chinoises. La Chine hérite en effet de trois visions chinoises du monde toutes centrées sur la Chine elle-même qui recoupent la notion de " mondialisation ", mais très différentes, imbriquées les unes dans les autres et modifiées par le heurt frontal avec la mondialisation à dominante occidentale, en particulier états-unienne :
1. Le modèle impérial ou sinocentrisme, pensant la Chine comme organisateur politique, culturel et cosmologique du monde ; 2. Le modèle réticulaire fondé sur les réseaux diasporiques en relais notamment des provinces méridionales du Guangdong et du Fujian ; 3. Le modèle métropolitain et côtier, où les grandes villes littorales, souvent héritières des concessions ou colonies étrangères de l’époque moderne comme Shanghai et Hong Kong, servent d’interfaces polarisantes et intégrant l’ensemble chinois au système-monde.
Si la mondialisation, du point de vue chinois, a ainsi une déjà longue