La modernité
En tant que concept philosophique, la modernité est pour les uns avant tout le projet d’imposer la raison comme norme transcendantale à la société, ou pour les autres la crise de la raison dans l'histoire, ou encore les deux à la fois[note 1], d'où la définition de crisologique que propose Gérard Raulet.
En termes de sociologie et selon Michel Freitag, la modernité est un mode de reproduction de la société basée sur la dimension politique et institutionnelle de ses mécanismes de régulation par opposition à la tradition dont le mode de reproduction d’ensemble et le sens des actions qui y sont accomplies est régulé par des dimensions culturelles et symboliques particulières. La modernité est un changement ontologique du mode de régulation de la reproduction sociale basée sur une transformation du sens temporel de la légitimité. L’avenir dans la modernité remplace le passé et rationalise le jugement de l’action associée aux hommes. La modernité est la possibilité politique réflexive de changer les règles du jeu de la vie sociale. La modernité est aussi l’ensemble des conditions historiques matérielles qui permettent de penser l’émancipation vis-à-vis des traditions, des doctrines ou des idéologies données et non problématisées par une culture traditionnelle.
En histoire, où des jalons historiques (sont) communément nécessaires et/ou admis, la modernité est évoquée et associée avec l'Époque moderne ou « Temps Moderne(s) »[1]. Elle commencerait en 1453 avec la prise de Constantinople par l’Empire ottoman, et dont la fin correspond à la Révolution française pour les historiens français et à 1920 pour les écoles historiques anglo-saxones[réf. nécessaire]. Cependant, certaines de ces affirmations précédentes font l'objet de discussions et de débats, par exemple Guizot fait commencer la modernité en