La mer d'Aral était un lac d'eau salée d'Asie centrale situé entre 43° et 46° de latitude nord et entre 58° et 62° de longitude est. Occupant la partie basse de la dépression touranienne ou aralo-caspienne au milieu d'espaces désertiques, elle était partagée entre le Kazakhstan au nord et l'Ouzbékistan au sud. Dans les années 1960, la mer d'Aral, encore alimentée par les puissants fleuves Amou-Daria et Syr-Daria, était la quatrième étendue lacustre du monde avec une superficie de 66 458 km2. En 2000, cette superficie était divisée par deux. Cet assèchement, dû au détournement des deux fleuves pour produire du coton en masse, est une des plus importantes catastrophes environnementales du xxe siècle. En août 2005 s'est achevée la construction de la digue de Kokaral qui sépare la petite partie nord de la mer d'Aral au Kazakhstan, la Petite Aral, du reste de la dépression, la préservant ainsi de l'assèchement[2]. Depuis lors, la partie sud initialement appelée Grande Aral ne reçoit pratiquement plus d'eau de surface, est en grande partie asséchée et est généralement divisée en trois lacs principaux : un profond bassin occidental parfois relié à un bassin oriental peu profond et souvent à sec et le petit lac de Barsakelmes.
Cinq pays se partagent le bassin de la mer d’Aral : Kazakhstan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Kirghizistan, Turkménistan. Alimenté par deux affluents principaux, l’Amou-Daria et le Syr-Daria, le bassin-versant de ce lac d’eau salée compte 17 752 glaciers pour une superficie d’environ 1 549 000 km2[3].Dans sa forme actuelle, la mer d'Aral est apparue il y a environ 10 000 ans. Auparavant, à l'époque glaciaire, une période particulièrement sèche, il n'y avait dans cette région que quelques marécages et étangs hypersalés[4], mis à part au plus fort des glaciations quaternaires lorsque les glaces de la mer de Kara bloquaient le cours de l'Ob et forçaient les eaux de la Sibérie occidentale à s'écouler vers la mer Caspienne en passant par le bassin de