La matière et l'esprit
La vie de l’homme semble matérielle par son corps et spirituelle par son âme (siège supposé des idées, sentiments et désirs). Serait-il composé de deux réalités distinctes, de matière et d’esprit ?
Il existe différentes formes de dualisme et de monisme.
Nous prendrons un exemple de dualisme et un autre pour le monisme.
1. La solution de Descartes
Descartes définit l’homme par l’union de l’âme et du corps :
" L’âme de l’homme est réellement distincte du corps, et toutefois [...] elle lui est si étroitement conjointe et unie qu’elle ne compose que comme une même chose avec lui. " (Descartes, Abrégé des Méditations métaphysiques – 1647).
L’homme est-il réellement l’union d’une âme et d’un corps ? Cette union n’est-elle pas contradictoire ? L’homme n’est-il pas plutôt fait d’une seule substance ?
Le dualisme conçoit l’âme, siège de l’esprit, comme distincte du corps (au point que la mort physique n’empêche pas l’immortalité spirituelle). Descartes radicalise cette distinction : l’âme est une substance pensante (simple, n’occupant aucun espace assignable, indivisible), le corps est une substance étendue (divisible, sans pensée ni intériorité).
Descartes tient la connaissance de l’esprit pour plus facile que celle de la matière en raison de l’immédiateté de la connaissance réflexive que nous en avons, dont témoigne l’évidence du cogito. Et pourtant, dénuée d’esprit et donc de liberté, la matière obéit au strict déterminisme comparable à celui qui régit les machines, appelé pour cela mécaniste. Elle est ainsi totalement offerte à l'étude scientifique (grâce, précisément, à la « mécanique ») comme à la maîtrise technique (grâce à laquelle, reconnaît Descartes dans le Discours de la méthode, nous pouvons « nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature »).
Mais peut-on connaître l’union de l’esprit et de la matière aussi bien que l’on connaît chacun d’eux ? Nous faisons certes l’expérience de l’union intime de l’âme