La marchande damour
Le peintre Vien s’intéresse alors à la technique antique de la peinture à l’encaustique. Solide et résistante, elle possède un certain mat. Il en présente des essais au Salon de 1759, trois dessins aujourd’hui perdus. Cette technique implique une simplification des compositions et une épuration du style qui plaisent à Diderot. Celui-ci profite de l’occasion pour prôner le retour de la grande peinture d’histoire, sobre et digne. Vien est d’ailleurs considéré au XIXe siècle comme le père de David et porté aux nues par les membres de l’Académie.
En 1763, La marchande d’amours s’inspire d’une peinture romaine mise à jour près de Naples en 1759, dont une gravure est publiée en 1762. C’est le comte de Caylus qui pousse Vien à réactualiser le sujet. Elle est d’un très petit format et utilise la technique de la peinture à l’encaustique. Le peintre reprend la composition et le nombre de personnage de la gravure mais l’inverse pensant que la composition a été inversée par le processus de gravure. En réalité, cette opération est superflue car le graveur avait déjà inversé son dessin.
La composition en fresque présente, de gauche à droite, la marchande, la maitresse de maison et la suivante. Le décor évoque l’antiquité avec un pilastre dorique, la chaise aux pieds cannelés et un dossier courbé. Les couleurs éteintes, presque pastels et la blancheur des carnations ajoutent à l’effet de sobriété de la composition. Une description de Diderot évoque la délicatesse des personnages par la peinture, l’élégance dans les attitudes, mais il n’y a pas d’action, ni de sentiments exacerbés. Ici, l’éloge de la