La maison sans racines
Le 20 juillet, 1975, Cher journal, Demain soir, ma petite fille et moi partons à une fête de voisinage. C'est un jour merveilleux pour Sybil car elle adore danser! C'est même son futur métier, m'a t-elle dit. Elle me ressemble beaucoup, tu ne trouves pas? Lorsque j'étais enfant, j'aimais beaucoup danser et je voulais aussi en faire mon métier. Malheureusement, mon entourage ne le voyait pas d'un bon oeil. Farid me disait que ce n'était pas un vrai métier... pfff... je ne voulais pas l'écouter! Je voulais suivre mes rêves! Une fois, je suis allée danser. C'était un soir, ma grand-mère Nouza était avec moi. En arrivant, j'étais un peu timide. C'est normal. Tu te vois, toi, jeune fille, avec des personnes beaucoup plus âgées que toi? Au bout de quelques minutes, j'ai décidé d'entrer en piste. La musique me portait, comme le vent emporte une feuille! Puis j'ai rencontré le plus bel homme au monde. Mario. Sauf qu'il était trop vieux pour moi... Bon, je m'embarque un peu, là. Revenons à Sybil. Oui, on se ressemble vraiment beaucoup. J'étais exactement pareille qu'elle, avant. Maintenant, je ne pourrais même plus faire un saut de chat ni même un grand écart. Cette fillette est extraordinaire! Je l'aime tellement! Avec ses beaux cheveux blonds d’un or sublime; ses magnifiques yeux verts; ses joues d'un rose framboise... j'aime tout en elle! Son tempérament aussi. Un peu têtue, mais extrêmement vivace, toujours le sourire aux lèvres, on ne s'ennuie jamais avec elle! Et sa gourmandise, n’en parlons même pas! Elle pourrait finir un plat de viande entier si elle pouvait! Tout comme moi d’ailleurs! Il se fait tard. Sybil va aller se coucher et j'aimerais être là pour lui dire bonne nuit. Ce sera tellement dur lorsque nous repartirons chacune de notre côté, nous ne pourrons pas nous voir avant longtemps…