Célèbre physicien, Georges Charpak fut aussi l’un des grands promoteurs de l’enseignement des sciences à l’école. Il lança notamment, en 1996, l’opération « La main à la pâte », une démarche pédagogique fondée sur l’expérimentation concrète des phénomènes scientifiques. C’est l’Américain Leon Lederman, prix Nobel de physique en 1988, qui l’a inspiré en lui montrant les résultats de son programme « Hands on » mené dans une école du ghetto de Chicago. De retour en France, Georges Charpak s’investit dans la promotion de cette démarche d’« alphabétisation scientifique ». Lancée d’abord dans cinq départements, avec le soutien de l’éducation nationale et de l’Académie des sciences, l’opération « La main à la pâte » est rapidement étendue et inspirera en 2000 le plan de rénovation de l’enseignement des sciences à l’école.

Cet ouvrage est né de la réflexion menée par une quinzaine de scientifiques et de pédagogues sur le thème: améliorer la formation des élèves en repensant, dès l’école maternelle, l’enseignement des sciences de la nature. C’est une réflexion menée sur la manière d’aider à former les enfants à une démarche autonome, un peu comparable à celle des chercheurs. L’idée de La main à la pâte est simple : au lieu d’ingurgiter un savoir théorique, les enfants observent un phénomène concret, proche de leur quotidien puis l’expérimentent. Ensuite, les élèves raisonnent et mettent en commun leurs idées, chacun devant tenir un « cahier d’expériences » avec ses mots à lui. C’est une démarche fondée sur la participation des élèves, acteurs de leur propre savoir. Les sciences jouent un rôle essentiel dans nos sociétés contemporaines. Le raisonnement scientifique offre un puissant moyen d’accroître les capacités de réflexion, d’augmentation et de jugement des enfants. Une formation scientifique dès le plus jeune âge serait un antidote à la sélection sociale. D’abord centré sur l’enfant, ces chapitres montrent comment et pourquoi les sciences de la nature