La liberté est-elle une illusion ?
a. La thèse de l'opinion commune
L'expérience et le sentiment communs semblent être les suivants : nous avons conscience d'être libres, pour autant que nous sentons que nous faisons ce que nous voulons, que nous faisons nos choix propres, en l'absence de toute contrainte extérieure.
b. L'expérience de la liberté comme « libre arbitre »
C'est ce que semble confirmer Descartes, lorsqu'il écrit : «La liberté de notre volonté se connaît sans preuve, par la seule expérience que nous en avons. [...] Il est si évident que nous avons une volonté libre, qui peut donner ou ne pas donner son consentement quand bon lui semble, que cela peut être compté pour une de nos plus communes notions».
Il y aurait donc une expérience ou évidence de la liberté, conçue ici comme faculté de choisir entre diverses possibilités d'actions ou même entre des actions contraires, c'est-à-dire comme libre arbitre.
c. Problème : la conscience n'est pas une connaissance
Mais cette idée que la conscience ou l'expérience de notre liberté suffirait à constituer une preuve valable de notre liberté demeure problématique.
La conscience, parce qu'elle est immédiate et subjective, ne nous fait nullement connaître le vrai de façon certaine, mais elle est parfois trompeuse et source d'illusion. En d'autres termes, «avoir conscience» de quelque chose ne suffit nullement à connaître sa nature ou à être assuré de sa réalité.
2. Le problème du déterminisme : la liberté n'est qu'illusion
a. Le problème du déterminisme
On appelle déterminisme le principe issu de la méthode des sciences exactes suivant lequel tout événement est l'effet nécessaire d'une cause antérieure. Les actions humaines, s’accomplissant dans la nature, ne sauraient échapper à l'universalité de ce principe. En ce sens, nos décisions et actions ne seraient jamais que l'effet nécessaire d'un ensemble de causes ou de mobiles antérieurs, par exemple, quand il me semble décider librement d'exercer telle