La liberté des un s'arrête là où commence celle des autres
RÉFLEXIONS SUR L'ÉCRITURE AUTOMATIQUE FACE À L'AUTOMATISME DE L'ÉCRITURE (ESSAI)
A. Leroi-Gourhan a situé les origines de l'écriture vers 50 000 ans avant notre ère pour le moustérien évolué (incisions régulièrement espacées dans la pierre ou dans l'os) et vers 30 000 ans avant notre ère pour l'aurignacien (figures gravées ou peintes.) Vers 20 000 ans la figuration graphique devient courante, et vers 15 000 ans elle atteint une maîtrise technique presque égale à celle de l'époque moderne.
Les graphismes couramment appelés "pictogrammes" sont la première grande invention de l'homme dans le domaine de l'écriture ; il s'agit plutôt d'un type "spatial d'écriture" et certaines de ces écritures évolueront soit vers la linéarité phonétique, soit vers des alphabets, reproduisant, plus ou moins, le phonétisme (par opposition aux autre domaines : morphologie, syntaxe, lexique et sémantique) et la linéarité de la chaîne parlée.
Le terme d'écriture est utilisé, de nos jours, en des sens différents pour la poétique, cette poétique qui échappe aux lois des grammairiens, tout en faisant un usage intensif de la richesse née de sa grande variété dans les allitérations, éléments indispensables des possibilités expressives dont les sons, les mots et les images sont une gamme merveilleuse, modulable à l'infini.
Comme le soulignait G. Genette, l'essence même de la langue est fondée, d'après les prémisses de la linguistique, sur un jeu de différences et d'espacements, sur ce que l'écriture, elle-même, appelle techniquement : les pleins et les déliés. Dans un sens plus large, le terme d écriture nous renvoie à toute une réflexion théorique dont Roland Barthes la définit en opposition à la notion de "style", comme une manière d'utiliser le langage qui est propre à l'écrivain, c'est-à-dire un langage réfléchi créé par et pour le texte, voulant signifier par là même que l'écrivain, le poète, s'individualise clairement parce qu'il s'engage dans le choix général d'un