« La lassitude des soldats français en 1917 »
1/ Ce document constitue un témoignage d’un participant de cette Grande Guerre ; c’est donc un contemporain de ce conflit qui s’exprime. Jean de Pierrefeu a été sous-officier d’infanterie, il a participé à ce conflit avant d’être blessé. Par la suite, c’est un observateur direct de cette guerre étant affecté au Grand Quartier Général. Dans cet extrait de ses mémoires, il cherche à donner les raisons de la lassitude des soldats français en 1917 et à expliquer comment les mutineries ont pris fin.
2/ L’incident à l’origine de ce 1er conflit mondial est l’attentat de Sarajevo du 28 juin 1914. Un mois plus tard, l’engrenage des alliances embrase l’Europe en moins d’une semaine. La guerre débute pour la France après la mobilisation début août 1914. L’Allemagne déclare la guerre à la France le 3 août 1914. C’est d’abord une guerre de mouvement mais après l’offensive allemande (plan Schlieffen) et la contre-offensive de la Marne, les troupes se stabilisent, fin 1914, le long d’un front qui va de la mer du nord à la frontière suisse. C’est alors la guerre de position où les soldats s’enterrent dans des tranchées. Cette guerre de position dure jusque début 1918 où la guerre de mouvement reprend. En 1917, les hommes sont donc « enterrés » dans les tranchées depuis plus de deux ans et la lassitude se fait sentir parmi les troupes, c’est l’année des grandes mutineries. 1917 est une année charnière à d’autres égards : c’est l’année où les Etats-Unis entrent en guerre, leur participation aux côtés des alliés va jouer un rôle décisif. En 1917, ont également lieu les révolutions russes.
3/ Les soldats du front entretiennent des rapports ambigus avec l’arrière. D’une part, il est l’objet de ressentiment car, même si les civils souffrent de la guerre par les restrictions par exemple, la vie est plus facile. À l’arrière, les gens, notamment en ville, peuvent encore avoir accès à certains loisirs, ne craignent pas pour leur vie au