La langue est-elle un outil de pouvoir ?
La langue est-elle un outil de pouvoir ?
Pouvoir ? Implique une influence, ce que l’on impose. Une domination.
La langue est le moyen par lequel on exerce un influence, le moyen par lequel ou convainc, fait adhérer, ou rend dépendant.
Langue : « Le langage est une législation, la langue en est le code »
Mais pouvoir sur qui ? Sur un individu ? Sur une collectivité ? Sur les autres langues ?
Le cas du latin ; et d’un lecteur contemporain : comment réagir face à un texte écrit en latin si l’on ne connait pas le latin ? Se reporter vers une traduction. Hors c’est faire l’aveu de son impuissance face au texte original, et par la même occasion se rendre dépendant d’un traducteur et sa traduction, qui n’est elle-même par forcément fidèle au sens de l’original. C’est d’ailleurs pourquoi il existe plusieurs versions de chaque œuvre latine : chaque traducteur propose sa propre vision, et sa propre interprétation.
A l’inverse, connaitre le latin, c’est avoir la capacité de traduire le texte par soi même, le comprendre par soi même ; être libre au final. Et parce que ce lecteur connait le latin, il va par la même occasion pouvoir s’approprier le texte. En saisir le sens qui lui parait juste ; ce qu’il n’aurait pu faire face à un texte traduit : c’est la traduction qu’il se serait appropriée et il aurait prit le risque de s’éloigner encore plus du sens originel de l’écrit. Maitriser une certaine langue, c’est donc ne pas être prisonnier des traductions d’autrui ; en ce sens c’est également l’affirmation de son indépendance, et donc d’une certaine forme de liberté.
« La langue n’est pas épuisée par le message qu’elle engendre » : la langue n’est pas qu’un message. Elle porte un sens en elle au-delà du message.
La langue est élitiste.
Pourquoi certains auteurs, ont tenté de traduire leurs œuvres eux même et en plusieurs langues ? Beckett par exemple, a traduit la pièce Fin de partie en anglais et