La laicite chez les amazighs
La laïcité, un choix nécessaire pour la construction d'un État démocratique au Maroc ou la nécessité de constitutionnaliser le principe de la laïcité
Cet article se propose de donner des réponses à des questions largement posées chaque fois que le débat sur la laïcité est ouvert, soit entre les Amazighs ou avec d'autres mouvances de la société. Il s'agit entre autres des questions suivantes :
Qu'est-ce que la laïcité ?
Pourquoi la laïcité dans la constitution marocaine ?
Quel type de laïcité proposent les Amazighs ?
Préambule
La charte amazighe pour la révision du texte de la constitution, dans ses objectifs, met l'accent sur le principe de la laïcité comme un atout pour la construction d'un État de droit. Ce principe est loin d'être accepté par tout le monde. Toutes les dynasties qui se sont succédées au Maroc ont utilisé la religion comme idéologie pour arriver au pouvoir. L'affiliation au prophète ou à sa fille était monnaie courante chez les dirigeants de ces dynasties, même celles, paraît-il, qualifiées de « berbères », comme les Almoravides, les Almohades et les Mérinides.
Depuis l'arrivée des Français, issus d'une culture laïque (Ya hsra) – la loi sur la laïcité a été votée en France en 1905 – et l'émergence de l'État Nation nommée « Maroc », les nouveaux tenants du pouvoir à coté du Sultan n'ont fait que renforcer, curieusement, le caractère religieux de l'État. Les écoles françaises réservées aux élèves marocains obligeaient les enfants à faire la prière ensemble dans les cours d'école.
En 1914, un décret légalise « les coutumes » dans les territoires dits « berbères » sans aucune réaction des oulémas ou des salafistes, dont le leader à l'époque était vizir de la justice « Ya hsra ». Ce n'est qu'en 1930, suite à la promulgation du Dahir organisant les tribunaux dans les territoires dits « berbères », que la machine arabo-islamiste a commencé son travail d'acharnement contre les Amazighs. Cette politique, non-déclarée