La justice
Introduction
Les symboles de la justice sont la balance et le glaive, ainsi que la plume.
Pour la petite histoire, cela vient de l'Egypte ancienne, où selon le mythe, après leur mort les hommes subissent le jugement d'Osiris : on place leur cœur dans un plateau de la balance, et une plume dans l'autre plateau. Si le cœur est plus lourd que la plume, c'est que l'homme, au cours de sa vie, ne s'est pas suffisamment élevé vers la vertu, il est resté englué dans la pesanteur de la terre et de la chair. Un affreux monstre vient alors le dévorer. Seuls ceux dont le cœur est plus léger qu'une plume peuvent entrer au paradis.
Et le glaive alors ? Le glaive sert à trancher, et à trancher droit. La justice ne doit pas seulement évaluer, peser le pour et le contre, elle doit aussi décider.
Ah, encore un mot d'introduction : historiquement, les philosophes ont d'abord pensé la justice comme ordre. Selon Platon, la cité juste est celle dans laquelle chacun est à sa place, c'est-à-dire ce pour quoi il est le plus doué. Les travailleurs au travail, chacun selon son habileté propre ; les courageux dans l'armée ; et les sages au gouvernement.
La justice réside-t-elle dans l'égalité ?
La justice corrective
A première vue, la justice consiste à traiter tout le monde de la même manière. La justice serait donc fondamentalement égalitaire.
C'est d'ailleurs le sens de la loi du talion (du latin talis, tel), cette loi ancestrale que l'on retrouve dans l'Ancien testament et qui affirme tout simplement : « œil pour œil, dent pour dent ».
C'est ce qu'Aristote appelle la justice corrective, car elle consiste à corriger un tort, par exemple à réparer un vol. Le voleur devra donc rendre ce qu'il a volé. C'est une justice arithmétique.
Mais, me direz-vous, le voleur ne devrait-il pas rembourser davantage que ce qu'il a volé ? Celui qui a donné un coup ne doit-il pas en recevoir deux ? Le risque de ce principe est de mener à une escalade de la violence, ou à