Le poids de Mohammed Bin Hammam. Pour obtenir l'organisation de la Coupe du monde 2022, le Qatar se serait appuyé sur de puissants relais, comme le président de la Fédération asiatique, le Qatarien Mohammed Bin Hammam, définitivement radié à vie en décembre dernier après avoir été un temps candidat à la présidence de la Fifa contre Sepp Blatter. "A l'époque de la désignation du Qatar, la rumeur voulait qu'un tiers des votants était soupçonné d'achats de vote", a expliqué sur Europe 1 Renaud Lecadre, journaliste d'investigation au quotidien Libération. "Blatter avait laissé faire. En revanche, quand Bin Hammam avait osé se présenter contre lui, Blatter l'avait accusé publiquement d'avoir distribué des enveloppes de 30.000 euros à plusieurs votants. Si on peut acheter des membres de la Fifa pour l'élection du président, on peut penser qu'on peut aussi le faire pour la désignation d'un pays-hôte..." A ce sujet, un ancien dirigeant de la Fifa, l'Italien Guido Tognoni, n'hésite pas à évoquer de son côté dans France Football un possible "deal" entre Blatter et les Qataris : la présidence de la Fifa pour l'un, l'organisation de la Coupe du monde pour les autres.
Ce sont 23 hommes, membres du comité exécutif de l'instance, qui votent et ce sont la moitié d'entre eux qui prennent des pots-de-vin. Le scandale réside dans ce fait et non dans l'implication éventuel d'un président français. Concernant Michel Platini, on ne détient aucune preuve contre lui et il n'a jamais rien dit à l'encontre de Blatter. Personne ne veut prendre le risque de compromettre ses intérêts personnels.