La justice n'est elle que l'expression de rapports de force
Exemple d'introduction:
« La raison du plus fort est toujours la meilleure ». Par cette phrase, La Fontaine nous rappelle, certes ironiquement, que le plus fort est souvent celui face à qui l'on finit par céder. Pourtant, la force peut-elle réellement établir une forme de justice? La justice, en effet, suppose de réguler les rapports entre individus afin, notamment, d'éviter les conflits, d'assurer une forme de paix et d'équité, au moins à l'intérieur d'une communauté. Le force, au contraire, ne se veut pas égalitaire: elle ne crée pas d'équilibre, mais agit comme une contrainte. Quand elle s'applique, elle ne nous laisse aucun choix. Les règles de justice, de l'ordre de l'obligation, nous laissent toujours libres d'agir en conscience, quitte à en subir les conséquences. Pourtant, nous voyons bien que la justice s'accompagne toujours de sanctions, c'est-à-dire d'un usage de la force visant à limiter les écarts par rapport à ce qui a été considéré comme juste. La force semble nécessaire à l'application de la justice. Si l'usage pur et simple de la force ne semble pas donner de droits à quiconque, nous voyons bien, dans les faits, que la justice, pour être efficace, doit le plus souvent pouvoir s'appuyer sur la force. Qu'est-ce qui nous garantit que la justice ne soit pas alors une sorte de rapport de forces déguisé? Pouvons-nous concevoir une justice qui ne s'appuie pas sur la force? Nous aborderons ces questions au travers de trois perspectives. Tout d'abord, nous nous demanderons si, par nature, l'opposition entre justice et force n'est pas inévitable. Puis nous nous interrogerons sur la portée réelle de cette écart entre force et justice. Cela nous conduira finalement à nous interroger sur la nécessité de la force dans l'établissement de la justice.
Proposition de plan:
I) En quoi la justice et la force sont-ils par nature distincts?
1. Si on m'agresse et qu'on me prend par la