Lecture analytique n°4
Acte II, Scène 13 : La Guerre de Troie n’aura pas lieu

Les guerres du XXème siècle ont exercé une influence notaire sur la littérature. De nombreux écrivains ont dénoncé la guerre. Ainsi en 1935, Giraudoux, soldat de 1914 à 1918, est conscient qu’une nouvelle guerre se prépare. Il reprend la légende de la guerre de Troie dans La Guerre de Troie n’aura pas lieu.
Dans cet extrait Ulysse et Hector ne sont pas d’accord sur la présence de la guerre. Il s’agit en réalité de la veille de la guerre.
En quoi cette scène est-elle surprenante ? En quoi cette scène illustre-t-elle le mieux l’ironie tragique ?
Tout d’abord, nous verrons qu’il s’agit d’une scène surprenante. Puis, nous montrerons que cet extrait comporte une dimension argumentative. Et enfin, nous verrons qu’il s’agit d’une vision pessimiste du monde et prémonitoire.

I. Une scène surprenante

Tout d’abord, cette scène est surprenante par ses personnages. Il s’agit d’Ulysse le chef grec, et Hector le chef troyen. Ils sont rivaux mais veulent tous deux la même chose : la paix ; sauf qu’Ulysse sait que la guerre aura lieu par expérience (l.5). Le but de leur rencontre est donc de trouver un terrain d’entente même si Ulysse ne croit pas à la possibilité de la paix.
Puis cette scène est aussi surprenante par son ambiance. Ulysse l’a décrit comme calme et fraternelle (l.10, ponctuation, verbes pronominaux qui permettent sentiment de réciprocité (l.6, 8, 9, 12, 13), termes mélioratifs voir idylliques (l.6)). Aucun trait ne justifie la haine (l.12). Mais le champ lexical de la guerre vient en opposition à cette ambiance (l.1, 5, 6, 7, 14). D’après Ulysse, il s’agit d’une mise en abyme car c’est le scénario qui précède toute guerre. C’est donc un scénario sublimé.

II. Une dimension argumentative

Tout d’abord, ce dialogue possède une dimension argumentative puisqu’il s’agit de deux personnages de forces et qu’ils débattent sur la possibilité de renoncer à la guerre.
Il y a une certaine