La goéllette.
« On avait ouvert en décembre. Notre chiffre d'affaires souffrait déjà des travaux de réfection de la rue. On n'avait pas besoin de cela », confie Patricia, 38 ans, encore sous le choc, en tirant nerveusement sur sa cigarette.
L'ensemble des vitres brisées par les hooligans seront toutes réparées ce matin. De la vaisselle, les rideaux, des chaises et des tables ont été remplacés. Reste le store qui porte encore les stigmates d'une agression aussi sauvage que gratuite.
« Pourquoi nous ? »
« Je ne me souviens pas des visages. Seulement de leurs vêtements », explique l'énergique restauratrice, qui n'a toujours pas d'explication à cette flambée de violences. « Je n'aime pas le foot. Ça ne m'intéresse pas. Pourquoi s'en sont-ils pris à nous ? Pourquoi la police était-elle impuissante ? » Patricia a eu très peur, surtout pour ses filles. Océane, 16 ans, est restée cloîtrée deux jours durant, juste après l'événement. « Aujourd'hui, cela va mieux. Il faut bien retravailler. Mais l'après-midi de l'agression a été très dure », témoigne l'adolescente, dont le scooter a été détruit par les vandales. Il faut désormais composer avec des propos désobligeants sur des forums Internet. « On ironise, on nous insulte, on nous traite de lopettes alors que mon mari était en cuisine et que je me suis retrouvée avec mes filles face aux casseurs », souligne, révoltée, Patricia. Heureusement, des collègues restaurateurs, des passants, ont aussitôt prêté main-forte pour nettoyer la salle dévastée. Sous le regard goguenard de supporters bastiais, bien à l'abri