la gouvernance des pme
Gérard CHARREAUX
Professeur de Sciences de Gestion à 1’Université de Bourgogne, Dijon
PREAMBULE
Il est probable que vous vous interrogez sur l'apport des recherches en matière de gouvernance d'entreprise par rapport au thème de ce colloque : le métier de dirigeant et son rôle d'agent de changement dans les PME-PMI. Je me suis posé la question lorsqu’on m'a contacté pour participer à ce colloque puisque j'ai beaucoup travaillé sur la gouvernance des grandes entreprises et principalement des groupes cotés. Les principaux travaux sur la gouvernance portent sur les problèmes d'efficacité créés par la séparation entre les actionnaires et les dirigeants. Ce thème, très ancien, a été développé aux Etats-Unis dans les années trente. Il est devenu d'actualité en France et cela a conduit à la publication des rapports Viénot et Marini ; ce dernier proposant un certain nombre de réformes du droit des sociétés. Ces rapports portent principalement sur les pouvoirs des dirigeants, le rôle du conseil d'administration, l'organisation des différents comités du conseil d'administration, la protection des actionnaires minoritaires, ou encore le rôle des investisseurs institutionnels. Autrement dit, ces débats ne semblent concerner apparemment que les grandes sociétés cotées et leurs dirigeants.
Une des questions intéressantes qui sous-tend ces débats, porte sur la comparaison des différents systèmes nationaux de gouvernance et leur incidence sur la compétitivité des entreprises. Ainsi, la recherche est très développée sur les systèmes de gouvernance anglosaxons, allemands, japonais et, très accessoirement, français. Paradoxalement, compte tenu du rôle économique important des PME, les petites entreprises sont totalement absentes du débat dans la mesure où on considère que le dirigeant est le plus souvent l'actionnaire principal.
Certaines études concluent en outre à une performance économique des petites entreprises supérieure à