La gestion des langues Si l’on considère, aujourd’hui, le nombre de langues en usage, au niveau de la surface du globe (plus de 3000), l’on comprend que le plurilinguisme est la situation la plus répandue sur l’ensemble des Etats. Le monolinguisme serait alors une exception. Les situations de bi- ou plurilinguisme ne sont pas simplement des sujets d’étude pour sociolinguistes : elles sont aussi des réalités vécues, reconnues ou non, encouragées ou combattues par les Etats concernés. L’intérêt d’une science ne se mesure pas seulement à son pouvoir explicatif, mais aussi à son utilité, à son efficacité sociale, c'est-à-dire, à ses possibles applications. Les applications de la sociolinguistique sont certes nombreuses (on a vu quelques exemples), mais le domaine dans lequel elles sont le plus élaborées, concerne l’intervention sur les langues et sur les relations entre les langues. S’il est un domaine où la sociolinguistique qu’on appelle parfois « sociolinguistique appliquée », a acquis une importante légitimité sociale, c’est bien celui des applications linguistique qu’on désigne souvent sous différentes appellations: J.Fishman parle de codification. Au Québec, les sociolinguistes font usage pour le même terme d’aménagement Linguistique ». En Espagne, on préfère le terme de «normalisation linguistique.» Les politiques linguistiques ne sont pas, seulement, l’apanage des Etats. D’autres structures y participent. On parle de politique linguistique familiale par exemple. Nous avons de nombreux exemples, un peu partout dans le monde, d’hommes et de femmes qui se mobilisent pour défendre une langue menacée ou encore pour promouvoir le plurilinguisme. Leurs actions peuvent s’appuyer sur les instances officielles (de l’Etat, des régions…) ou carrément dénoncer et parfois affronter la passivité ou l’action de ces mêmes instances officielles. Nous citerons comme exemples : la Galicie en Espagne, la Carinthie en Autriche, la Kabylie en