La gastronomie
Restaurant gastronomique, repas gastronomique, salon gastronomique, livre gastronomique, expérience gastronomique, nouvelle gastronomie… La gastronomie a envahi la sphère médiatique. Elle est mise à toutes les sauces, si j’ose dire, et bien souvent galvaudée. Mais comment définir la gastronomie ?
Si l’on en croit le Larousse, le mot gastronomie vient du grec gastronomia qui signifie littéralement la loi, la règle du ventre. Or chez les grecs gastronomia et gastrologia veulent dire la même chose et renvoie à un livre d’Arkhestratos, « Gastrologia » qui est traduit dans le Bailly : Traité de la Gourmandise ou Traité des Gourmands. Bigre ! Disons plutôt traité de la bonne Chère. On ne peut que conjecturer sur cet ouvrage dont il ne reste rien hormis une citation faite par Athénée dans "Le Banquet des Sophistes".
Ce mot tomba dans l’oubli pour quelques siècles jusqu’à ce que Joseph de Berchoux l’exhuma dans un poème en 4 chants intitulé « Le gastronome ou l’homme des champs à table » qu’il publia en 1800. Lyrique J. Berchoux poursuivait un but en taquinant la muse :
« Je chante l’homme à table, et dirai la manière
D’embellir un repas, je dirai le secret
D’augmenter les plaisirs d’un aimable banquet
D’y fixer l’amitié, de s’y plaire sans cesse…
… Et d’y déraisonner dans une douce ivresse.
[…]
Je vais dans mon ardeur poétique et divine
Mettre au rang des beaux-arts celui de la cuisine. »
Faut-il signaler, entre Arkhestrate et Berchoux, Rabelais et ses gastrolâtres ?
De tout ceci, nous retiendrons donc que la gastronomie est l’art de la cuisine, d’accommoder les