la france mala de de ses inégalités
26 août 2010 - Alors que l’Insee enregistre une progression du niveau de vie, la majorité de la population a le sentiment de s’appauvrir. Explications du paradoxe par Denis Clerc. Extrait de La lettre de l’insertion par l’activité économique.
Des pauvres de plus en plus pauvres ? Un HYPERLINK "http://www.inegalites.fr/spip.php?page=article&id_article=1165" niveau de vie en baisse ? On l’entend souvent dire. Mais ce n’est pas ce que mesure la statistique publique, notamment à travers l’enquête annuelle « revenus fiscaux et sociaux ».
Cette enquête permet de déterminer le niveau de vie de chaque personne au sein du même ménage. Entre 1996 et 2007, elle montre que le niveau de vie du dixième (décile) le moins favorisé de la population a progressé de 21 %, alors que le niveau de vie HYPERLINK "http://www.inegalites.fr/spip.php?page=article&id_article=1165" médian (celui qui partage la population entre deux ensembles exactement égaux : ceux qui ont plus et ceux qui ont moins) a progressé de 16,7 % [1]. Or, la grande majorité de la population semble persuadée que non seulement il est de plus en plus difficile de boucler ses fins de mois, mais en outre que, dans le bas de la pyramide sociale, les difficultés ont eu tendance à s’accroître.
L’Insee nous raconterait-il des histoires ? Les gens se trompent-ils dans leur perception ? Ni l’un ni l’autre, on va le voir. Cela résulte principalement d’une course-poursuite entre besoins et HYPERLINK "http://www.inegalites.fr/spip.php?page=article&id_article=1165" niveaux de vie, les premiers ayant tendance à s’accroître davantage que les seconds, le tout appuyé sur un sentiment - justifié - d’inégalités croissantes.
Du revenu au niveau de vie
L’enquête « revenus fiscaux et sociaux » (ERFS) s’appuie sur les déclarations de revenus, auxquelles sont ajoutés les prestations sociales non imposables (allocations familiales par exemple) ainsi que les revenus de la propriété non