La france devient-elle athée ?
Selon un sondage de janvier 2011, 34 % des Français se disent athées et 30 % agnostiques. Mais les frontières entre croyants et non-croyants restent floues : notre époque serait davantage celle d’une indifférence vis-à-vis des doctrines religieuses, propice au bricolage spirituel.
Qui a envie d’être aimé ? : c’est le titre singulier d’un film d’Anne Giafferi, sorti sur les écrans en début d’année et inspiré de l’autobiographie Catholique anonyme (Points, 2009) du producteur Thierry Bizot - l’histoire raconte la conversion au christianisme d’un homme de 40 ans. En janvier dernier, ce film inspirait une enquête de l’institut de sondage Harris Interactive, publié par le Parisien/Aujourd’hui en France (1). Ce rapport sur « les Français et Dieu » montre que l’athéisme gagne de plus en plus de terrain dans la population française, phénomène que l’on retrouve dans d’autres pays européens.
Les « athées » talonnent désormais de près les « croyants », puisque ces derniers sont à peine plus nombreux (36 % de la population) que les athées (34 %). Le dernier tiers de la population française se partage en 22 % de personnes « qui ne savent pas si elles croient en Dieu, mais se posent la question » et 8 % « qui ne savent pas, mais ne se posent pas la question ». Il ressort aussi que les catégories professionnelles aisées (36 %) ont davantage la foi que les moins favorisées (29 %) et que les femmes sont plus croyantes que les hommes - une constante et non une découverte. Le sondage révèle également que 5 % de ceux « qui affirment ne pratiquer aucune religion croient tout de même en Dieu » et que 34 % des sondés « qui se disent catholiques avouent ne pas croire en Dieu ».
Une prise de position affirmée
Pour autant, peut-on en déduire que l’athéisme sera bientôt majoritaire en France, sachant que cette enquête a été réalisée sur un échantillon d’un millier de personnes mais auprès d’internautes, excluant ceux qui n’utilisent pas cette