LA FONTAINE
La fable 14 du livre XII, L’Amour et la Folie, est située dans le second recueil des Fables, où le bestiaire et l’imaginaire en liberté du fabuliste se sont nettement amoindris pour s’orienter vers une réflexion plus sérieuse et sentencieuse. Conforme à cette orientation du second recueil, le bestiaire est ici absent. Ce récit a été inspiré à l’auteur par une longue allégorie de Louise Labé (1524-1566). Il sera unanimement loué, tant par Voltaire que par Chamfort.
L’Amour et la Folie est une fable allégorique qui permet à l’auteur de nous donner sa définition de l’amour.
[...] En premier lieu, nous pouvons comprendre la conséquence de la dispute : la Folie aveugle l’Amour. Puis, il y a l’intervention de Vénus et la réunion des Dieux sur l’Olympe. La Fontaine met en évidence le procès de la Folie grâce au champ lexical de la justice, celle-ci est accusée d’avoir aveuglé l’Amour : vers 23, cas ; vers 25 peine et crime ; vers é- dommage et réparé Du vers 27 au vers 31, il y a le dénouement : la Folie est condamnée. [...]
[...] Cette intervention discrète lui permet d’être plus proche du lecteur en l’amenant à lire sa définition de l’amour par trois questions indirectes (vers 7 et comment ? ; (vers quelle suite ? Ainsi, il souligne l’ambivalence du sentiment amoureux, cherchant à expliquer l’adage L’amour est aveugle est-ce un bien ? est-ce un mal ? (vers 9). En insinuant que la folie sert de guide à l’amour, La Fontaine nous invite à envisager que l’amour est une sorte de sagesse. Si l’amour