Introduction Depuis ces dernières années, le secteur de la filière bovine est en grande difficulté. En effet, selon Pierre Chevalier président de la Fédération Nationale Bovine (FNB), les éleveurs de viande bovine ne peuvent plus vivre correctement de leur métier. Leur situation économique arrive au point de rupture, un phénomène qui est d’autant plus amplifié par les périodes de sécheresse et par un coût des céréales toujours plus élevé. L’un des problèmes majeurs du secteur bovin est la non rémunération de la viande produite par les éleveurs. « Personne ne peut comprendre que le consommateur paye aux environs de 17 euros le kilo son entrecôte lorsqu’il se rend dans un supermarché et que le producteur soir rémunéré, pour la même entrecôte, trois euros le kilo », a souligné Bruno Le Maire, actuel Ministre de l’agriculture. Du producteur au consommateur, le prix est multiplié par 8,5. Par ailleurs, on constate donc une non transparence des intermédiaires depuis le producteur jusqu’aux industriels de la filière comme Bigard. Dans ce contexte de crise, un groupe d’éleveurs bovin dans la région Nord, souhaiterait trouver une alternative de distribution de leur production de viande, afin de limiter les intermédiaires pour tirer un meilleur bénéfice de leur travail. Etant dans une région péri-urbaine, les éleveurs voudraient tirer profit de cet avantage géographique pour créer un magasin de vente directe à la ferme. Ne connaissant pas les stratégies possibles et les conséquences que ce changement pourrait avoir sur son exploitation, ils se posent cette question : Comment la vente directe, via un magasin à la ferme, peut-elle avoir un impact sur les producteurs de la filière bovine ? Dans un premier temps, nous constaterons que face à la crise, les éleveurs souhaitent privilégier les circuits courts aux centrales d’achat. Nous verrons que la conjoncture bovine est un élément déclencheur du passage à l’acte de la vente directe, ce qui nous conduira directement