La fidélité dans le couple
La fidélité est-elle le propre du mariage ? Le déclin de l’ordre public familial, l’évolution des moeurs et la subjectivation du droit sont autant de raisons de repenser la fidélité dans le couple. La question consiste alors à savoir si cette évolution nécessaire se fait sous le signe du déclin ou s’il ne s’agit que d’une mutation (la problématique est suggérée sans être dévoilée).
On fait aujourd’hui état d’un pluralisme familial. Il n’y aurait pas une famille, la famille légitime du Code civil de 1804, mais des familles. La famille légitime ou naturelle, les familles nucléaires, les familles monoparentales, les familles recomposées, les familles homoparentales… sont autant d’exemples de cette implosion du modèle familial. Ce faisant, le couple est devenu le nouveau modèle de référence. A l’origine, seul le couple hétérosexuel était concerné. Il ne peut plus en être ainsi devant le progrès des droits accordés aux couples homosexuels notamment depuis l’avènement du Pacs par la loi du 15 novembre 1999 et les articles 515-1 et suivants du Code civil. Le couple est une notion qui s’inscrit dans la durée. Il s’agit d’une relation stable, un lien de confiance. Face à cette dispersion de la famille et à la disparition du modèle du couple marié, n’assiste-t-on pas, par la même occasion, à un déclin des devoirs du mariage et en particulier au plus symbolique d’entre eux : celui de fidélité ?
Cette fidélité n’est pas définie par le Code civil. Il existe en son sein l’obligation de fidélité à l’article 212, notion plus restrictive que celle de fidélité au sens large. Etre fidèle au sens large, c’est la foi promise, c’est respecter ses engagements. C’est la fides du droit romain. Etre fidèle, c’est, pour utiliser une notion à la mode, être loyal. Dans ce contexte, si la fidélité persiste aujourd’hui ce n’est plus sous l’angle étroit de l’obligation de fidélité propre aux couples mariés, mais sous les traits d’un