La désyndicalisation
Trois phases principales ont marqué la désyndicalisation progressive. Dans l'après-guerre, plus de 5 millions de Français étaient syndiqués, soit pratiquement la moitié des salariés. " La CGT avait plus de 4 millions d'adhérents, presque autant qu'en 1936-38 ", note l'auteur. Le taux de syndicalisation se réduit de moitié entre 1948 et 1958, puis se stabilise à 25% à partir de 1958. Le déclin reprend de 1978 à 1991 avant de se stabiliser à nouveau.
L'évolution du taux de syndicalisation masque toutefois des divergences entre syndicats. La CGT (Confédération générale du travail) a payé un tribut particulièrement lourd aux transformations structurelles de l'activité, et notamment à la régression de l'emploi dans ses bastions traditionnels (construction navale, sidérurgie, dockers, livre…). En revanche, la CFDT (Confédération française démocratique du travail) et FO (Force ouvrière) ont mieux profité du poids croissant du secteur tertiaire et de la montée des cols blancs.
La CGT, qui demeure la première organisation syndicale en France avec 630000 adhérents, reconnaît ainsi avoir perdu les deux tiers de ses adhérents en quinze ans. La CFDT, dont les effectifs ont été divisés par deux, en compte plus de 500000. Viennent ensuite FO (400000), la CFTC (100000) et la Confédération générale des cadres (100000), selon les chiffres communiqués par les confédérations.
L'arrêt du mouvement de déclin, observé depuis 1991, est difficile à interpréter. " Il est trop tôt pour savoir s'il s'agît d'une nouvelle embellie, d'une stabilisation à un niveau historiquement bas (10% de syndiqués) ou des prémices d'une reprise ", conclut l'auteur. On attend les retombées du mouvement de