La Démonstration
La démonstration est : « raisonnement par lequel une proposition devient certaine » Leibniz
Cette notion a des liens avec le chapitre La Raison et le Réel et avec La matière et l’esprit car la démonstration semble être l’exercice le plus accompli de la raison, au sens où il se caractérise par une cohérence avec le réel, par une fiabilité capable de fonder la connaissance du réel. De surcroit, cette « méthode » pour penser le monde pourrait nous rapprocher de la vérité…
La démonstration est-elle un mode du connaître qui révèle une façon de bien penser ? Quelle valeur peut-on accorder à la démonstration ? Peut-elle s’appliquer à tous les domaines du réel avec la même efficacité ? Sur quoi repose la rigueur de la démonstration ?
I : Qu’est-ce que démontrer ?
La démonstration peut-être opposée à l’intuition et à la démarche expérimentale dans une certaine mesure.
Démontrer c’est se servir de sa raison et penser rationnellement, c’est raisonner. La démonstration permet d’exprimer et d’élaborer des connaissances sur lesquelles nous pouvons nous accorder. Elle prend appui sur les règles d’une pensée rationnelle, c'est-à-dire universellement pensable dans les mêmes termes.
Elle est une pensée discursive et non intuitive.
La démonstration représente ainsi un idéal de la pensée affirmant la possibilité d’une communauté de pensée fondée sur la reconnaissance de la liberté et de l’égalité de chacun à donner son accord à ce qui est établi par elle.
La démonstration repose sur la logique qui, au sens large, détermine et énonce les règles du raisonnement correct. Aristote est le père fondateur de la logique formelle qui étudie les formes du raisonnement et non leur contenu. Il s’agit de s’attacher à vérifier la validité des enchainements des propositions qui construisent un raisonnement.
La logique s’intéresse donc aux modes du connaître, en tant qu’il est possible d’en prévoir, d’en retrouver, d’en justifier la forme dans nos discours et affirmations.
Au XIX°