Si le point de départ de la démocratie est le droit des citoyens d'être partie prenante des décisions qui ont une incidence sur leur vie, droit qui est le même pour tous, il faut un ensemble d'autres droits pour que ce droit politique fondamental soit une réalité. Ce sont les droits et libertés d'expression, d'association et de réunion, que l'on connaît bien. Le droit d'exprimer librement son opinion suppose l'existence de médias indépendants et de lois qui préviennent les concentrations abusives de médias entre les mains d'un seul propriétaire. La liberté d'association inclut le droit de créer des associations à des fins économiques, sociales et culturelles, y compris des partis politiques. Le droit de réunion pacifique suppose la libre circulation à l'intérieur des pays et entre eux. Aucun de ces droits ne saurait être véritablement exercé en l'absence de liberté, de sécurité et de légalité. La démocratie est donc inséparable des droits et libertés fondamentaux de la personne et du devoir de respecter ces mêmes droits et libertés pour les autres.
Les théoriciens de la démocratie s'interrogent pour savoir si la garantie des droits économiques, sociaux et culturels est aussi une condition nécessaire à la démocratie, ou si elle fait simplement partie des arguments que se renvoient en démocratie des programmes et des partis rivaux. Pour moi, il semble évident que, pour que les droits civils et politiques aient quelque valeur, il faut que les citoyens soient en mesure de les exercer. Ceux qui n'ont pas l'instruction nécessaire pour jouer utilement un rôle dans la société, ou qui n'ont pas de moyens d'existence assurés n'ont sans doute pas l'aptitude à être des acteurs de la démocratie. Comme le laisse à penser l'histoire de notre siècle, l'exclusion sociale aboutit à l'aliénation civile et politique des exclus et constitue un terrain
Pour commencer, on part souvent de l'idée que l'existence d'une structure étatique établie exerçant