La déclaration d'amour
Le doux carillon de la porte d’entrée retentit; la jeune femme se leva. Elle ouvrit la porte qui laissa apparaître un jeune homme d’une trentaine d’années, le teint halé, blond, les yeux bleu cobalt.
Il entra et se dirigea en silence vers le piano qui trônait au milieu du salon. L’absence de paroles perturba Cécile. Se demandant si elle avait le moindre défaut, elle s’observa discrètement dans le miroir qui était en face d’elle: de longs cheveux noirs, une peau mate, des yeux d’un brun si foncé qu’ils paraissaient noirs eux aussi, des fossettes bien marquées… Non, vraiment, elle n’était pas sans charme!! Ce soir-là, elle portait une robe de satin noir qui mettait en évidence sa silhouette. A son tour, elle se rendit au salon, s’assit et attendit que Stephan prenne la parole, chose qu’il ne fit pas.
A sa grande surprise, il se mit à jouer du piano; elle-même en jouait mais n’était que novice. Les premières notes retentirent, timides, puis, peu à peu prirent de l’ampleur. Le toucher était léger, la conversation débutait. Cécile prit le saxo, instrument dont elle jouait depuis près de douze ans. Elle répondit à l’appel par un triolet de croches pleines de questions. Le piano passa en staccato, les notes piquées pleines de réponses. Le saxo se lança dans un long crescendo, rempli d’une lueur de défi. Le piano vibra, les accords exprimaient tout ce que les mots ne pouvaient dire; les notes dansaient harmonieuses, uniques, animées par une vie propre, chacune d’elles s’enfonçant dans le cœur de Cécile. Alors, en mezzo forte, l’instrument à vent se mêla à la danse, chaque note montrant l’allégresse de la musicienne. Stéphan faisait danser ses mains sur le clavier, porteuses de tendresse. Le decrescendo mêlant les deux instruments débuta. Il n’y avait aucune crainte dans chacune des mesures; les notes fusaient comme des phrases, chacune répondant à la précédente. Le souffle court, Cécile se défit lentement du