La déchristianisation et ses conséquences
L’article 10 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen énonce que "Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi". Le Pape Pie VI condamna cette déclaration car elle « accorde à l’homme des droits en dehors de Dieu ». On consacre ici la liberté de culte même si on retrouve la notion de l’être suprême dans le préambule de cette même déclaration. Il semblerait que cette Déclaration soit le commencement de tensions entre l’Eglise et l’Etat. Des tensions qui connurent leur apogée en pleine Terreur lors de la politique de déchristianisation.
Celle-ci s’entend en effet de l’entreprise délibérée d’hommes dont les noms sont connus et les intentions avouées, dirigées contre la foi chrétienne et qui use des prérogatives de contrainte que confère le pouvoir politique (dictionnaire des religions). Cela réside en un processus de déconfessionnalisation, la dé dogmatisation, la désinstitutionalisation et l’individualisation des sentiments religieux.
Il est important de distinguer la déchristianisation de la sécularisation. Henri Desroche la définie comme la libération des consciences de l’influence religieuse tendant vers une autonomie toujours plus grande en évacuant toute référence religieuse. Cela a abouti au principe de laïcité alors que la déchristianisation semble plus être une répercussion de la pensée déiste et anti-ecclésiastique de l’époque. Malgré le vouloir de rompre avec la religion catholique, les révolutionnaires ne rompent pas avec l’idée de religion dans son ensemble ainsi, ils créent d’autres cultes et instaurent notamment le culte de l’Etre suprême.
Alors, quelles sont les conséquences de cette déchristianisation ? Pour les comprendre il faut savoir que la déchristianisation eut plusieurs stades. Ainsi, le gouvernement a d’abord essayé de faire un compromis avec l’Eglise avant de la persécuter (I). Ce qui