La documentation fiscale en matière de prix de transfert
1. Un enjeu majeur pour les Etats et les entreprises multinationales
Les prix de transfert, pratiqués au titre des échanges internationaux de biens, services ou actifs incorporels entre sociétés dépendantes ou membres d'un même groupe, participent du quotidien fiscal et financier des entreprises multinationales et représentent une part déterminante du commerce mondial.
Ils peuvent cependant fournir de larges opportunités d'optimisation ou de fraude fiscale, compte tenu des importants écarts potentiels de taxation entre Etats d'implantation.
L'évaluation de ces prix de transfert est en effet un enjeu budgétaire, dans la mesure où ils peuvent être manipulés et artificiellement gonflés (à l'achat) ou minorés (à la vente) pour transférer des revenus vers des filiales établies dans des Etats à fiscalité avantageuse.
Ce risque implique que l'administration fiscale soit en mesure de contrôler la réalité des tarifications, de s'assurer que les bases fiscales déclarées par les entreprises multinationales reflètent bien l'activité économique effective, et de disposer d'informations précises sur les flux transnationaux.
L'enjeu est national mais aussi international, puisqu'il s'agit aussi de limiter les risques de double imposition qui peuvent résulter d'un différend entre deux pays sur la détermination de la rémunération de leurs transactions internationales.
L'OCDE a réalise à cet effet d'importants travaux sur ce thème et a défini et édictés des principes régulièrement actualisés applicables aux prix de transfert, notamment celui de « pleine concurrence ».ou sur les services intra-groupe, les actifs incorporels, les accords de répartition de coûts et les accords préalables de prix.
2. Les dispositions traditionnelles du droit fiscal français
Le régime français d'encadrement et de documentation des prix de transfert repose