La doctrine du saint-simonisme
Claude Henri de Rouvroy, comte de Saint-Simon est né à Paris en 1760. Il est le petit cousin du duc de Saint-Simon (1675-1755), célèbre mémorialiste sous les règnes de Louis XIV et Louis XV. Ce curieux personnage prétendait descendre de Charlemagne et aussi avoir reçu des enseignements de Jean d’Alembert et Jean-Jacques Rousseau. Il reçoit son éducation d’un précepteur. Il suit les cours du célèbre mathématicien Gaspard Monge.
De 1777 à 1783, il est officier de marine et participe à la guerre d’indépendance américaine avec le corps expéditionnaire français de huit mille hommes placé sous le commandement du général Rochambeau et de La Fayette. Il quitte ensuite l’armée pour se lancer dans la création de projets économiques. Parmi toutes ses idées, il propose au gouvernement espagnol la construction d’un canal de Madrid à la mer.
La Révolution française ne le tente pas, le grand mouvement de 1789 emporte malgré tout, ses suffrages, se situant parmi l’aristocratie « éclairée ». Il est arrêté et emprisonné sous la Convention, mais il est libéré à la chute de Robespierre. Il se consacre alors à l’oeuvre qu’il entend mener à bien depuis son séjour en Amérique : la recherche des lois qui règlent la vie en société et qui permettaient de parvenir rapidement au progrès social.
Mais, ses ressources se révèlent très insuffisantes, il décide de se constituer un patrimoine lui assurant l’indépendance financière nécessaire à l’élaboration de son oeuvre. Il se lance alors dans une spéculation, associé à un banquier allemand, sur les biens du clergé et des émigrés, confisqués par la Révolution. Il se constitue ainsi une fortune de un million, ce qui est énorme pour l’époque. Sa résidence devient l’un des centres culturels et intellectuels de Paris où se donnent rendez vous des physiciens, des mathématiciens, des philosophes, des historiens et des économistes.
On lui doit une oeuvre importante parmi laquelle : les Lettres d’un habitant