la distance éducative
Il s’agit, pour n’en citer que quelques-unes, de souffrance psychique, de handicap, d’exclusion sociale ou de marginalisation, d’incapacité ou d’empêchement à vivre de manière autonome…
L’éducateur n’existe donc qu’en fonction du besoin et de la demande d’un sujet en souffrance, relayés par la société et ses institutions. Aussi la commande sociale est-elle constitutive du travail éducatif et le cadre institutionnel se trouve-t-il être celui de la relation éducative.
L’acte éducatif, qu’on pourrait définir comme un mouvement précédé d’une intention pour l’autre – le sujet à accompagner et soutenir – et poursuivant un but pour ce même sujet, ne peut s’accomplir que dans le cadre de la relation éducative.
Cette relation n’existe pas ex nihilo ; en effet, il faut l’élaborer, la maintenir, l’évaluer et l’enrichir pour tendre le plus possible à réduire la fragilité du sujet, à « affermir » ce dernier.
Une des particularités sur laquelle l’éducateur doit fonder cette relation, pour prétendre à ce qu’elle soit éducative, est qu’elle nécessite de viser l’autre sans l’écraser, sans le manquer, ni l’ignorer. Elle doit être respectueuse du sujet.
Cette « délicatesse » clinique est selon moi essentielle au travail éducatif auprès d’un sujet. C’est un thème que j’ai notamment travaillé dans le cadre de l’unité de formation dite « de spécialisation », sous le titre générique de « La prise en compte des troubles psychiques de l’enfant et de l’adolescent dans la prise en charge éducative ».
Selon moi, et ce sera là ma problématique de travail, la relation éducative peut être dévoyée par des phénomènes liés à l’instauration d’une distance statique entre l’éducateur et le sujet. La « staticité » de la distance explique que