La discrimination à l'embauche
Les demandeurs d'emploi portant un nom ou un prénom à consonance étrangère mettent deux fois plus de temps à trouver un emploi et envoient 75 % de CV de plus que ceux dont le nom sent bon le terroir français, selon une étude publiée le 25 mars par le site d'annonces d'emploi Qapa.fr. Le site a analysé l'activité de recherche des 700 000 personnes inscrites, pour constater qu'en 2013, l'origine des demandeurs d'emploi est devenue, à compétences égales et à salaires équivalents, la principale cause de ces délais et de ces difficultés, marqueurs typiques d'une discrimination à l'embauche.
La progression est forte puisqu'en 2006, elle ne concernait qu'un tiers des discriminations. Là où une personne portant un nom ou un prénom d'origine étrangère met huit mois pour trouver un emploi sur Qapa.fr, un candidat au nom français en met quatre. Il devra également envoyer en moyenne 33 CV, contre 19 pour les "Français de souche".
AUCUN SECTEUR ÉPARGNÉ
Pour autant, lorsque le CV est anonymisé, le taux de consultation par les employeurs est le même quelle que soit l'origine des candidats : la discrimination intervient donc bien à la réception des CV. "Dans le discours, les entreprises assurent ne faire aucune différence entre une personne d'origine étrangère et un Français pure souche. Dans les faits, la discrimination à l'embauche est parfaitement visible et forte », déplore Stéphanie Delestre, fondatrice de Qapa.fr
Cette discrimination n'épargne aucun secteur d'activité et touche toutes les régions de France, indique l'étude, qui montre aussi que les femmes d'origines étrangères semblent, en proportion, légèrement moins discriminées que les hommes.
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