La différence
Le programme “Révolutionner la prosthétique” du DARPA (Defense Advanced Research Project Agency, auquel on doit le financement des recherches qui ont produit l'internet), investit ainsi 50 millions de dollars dans le but de produire un bras et une main artificiels “presque identiques au membre naturel en termes de contrôle moteur et de dextérité, de sensibilité tactile, de poids et de résistance, (…), directement contrôlé par le système nerveux.” Le responsable du programme, Geoffrey Ling, affiche clairement l'ambition auprès d'US News : “Je veux un bras avec lequel le patient puisse jouer du piano - mais du Brahms !”
La première étape, mécanique, a été confiée à DEKA, la société fondée par Dean Kamen, connu pour avoir inventé le Segway. A l'échéance 2007, il s'agit de produire un prototype opérationnel de bras et de main, capables d'être raccordés au système nerveux.
En 2009, par le biais d'un second contrat avec le Laboratoire de physique appliquée de l'Université John Hopkins, le but est d'avoir raffiné le contrôle neuronal du système au point de faire oublier la prothèse, et de présenter le dispositif aux autorités sanitaires pour en obtenir l'autorisation de mise sur le marché.
Le projet s'appuie sur un grand nombre de technologies développées dans plusieurs secteurs : de nouveaux matériaux résistants, légers, flexibles et bien acceptés par l'organisme ; des batteries légères, autonomes et rapidesà recharger ; des moteurs robustes et peu consommateurs ; des dizaines de capteurs et de puces capables de capter les signaux neuronaux ou encore, de restituer une sensation de toucher, de mouvement, de volume… ; et la capacité de connecter l'ensemble directement sur les bonnes terminaisons nerveuses, sans effets