La devinette ou l'énigme
Le trésor de la sagesse populaire amazighe : la devinette ou l'énigme ?
Les Grecs avaient deux mots pour définir la devinette: les mots ainos et ainigma, quand ils sont adjoints, ils signifient le chiffrement du sens. La devinette amazighe se présente donc sous forme d'un texte qui produit des effets sémantiques, des simulacres de symboles qui se dissolvent sitôt le décryptage effectué.
Pour comprendre la devinette amazighe, il faut a priori comprendre la langue qui la compose, et a posteriori maîtriser le foisonnement des significations qui s'en dégagent. Mieux encore, il faudrait découvrir la richesse de son lexique qui n'est autre que celui de la langue ordinaire, mais dont l'emploi acquiert un autre rôle en utilisant les noms d'animaux pour les objets, les astres pour les parties du corps, l'homme pour les artefacts ; autant de procédures et de techniques montrent la préciosité de la culture amazighe.
Pour déchiffrer la devinette, il ne faut pas comprendre ce vocabulaire, bien au contraire, il faut dépasser son apparence extérieure et embrasser ce qu'il cache et dissimule. Ce procédé de décryptage permet de dégager certains liens importants entre les segments de la structure, et de déterminer à coup sûr l'identité de l'entité à deviner. De là l'importance de comprendre la langue utilisée par le questionneur. Le rapport entre la question et la réponse serait du genre qui relie le fœtus à sa maman. Comprendre cette relation c'est comprendre les mots qui composent la devinette, autrement dit comprendre la langue qui est transcendée.
A cet égard, on constate qu'il y a un lien étroit entre la compréhension de la langue et l'opération du codage. Il est par ailleurs important de noter que la langue est un moyen d'expression qui reflète l'identité du mot-référent à deviner.
Comme il a été mentionné plus haut, la devinette se distingue par l'utilisation d'une langue spéciale ; si par exemple on prend la définition des trois