La detente
détente (histoire), dans le langage diplomatique moderne, terme désignant une phase d'apaisement de la tension entre deux puissances opposées, en l'absence de règlement définitif des différends ou de garantie de non-reprise des hostilités. La détente a donc un caractère provisoire.
2. GUERRE FROIDE ET DÉTENTE
Si le terme peut être utilisé, et est utilisé, pour qualifier tout type de relation internationale, il a particulièrement servi à décrire les phases de moindre tension de la guerre froide entre les pays du bloc soviétique regroupés dans le pacte de Varsovie et les pays membres de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN). Durant les dernières années de la guerre froide, « détente » est presque devenu un substantif désignant une modération de la tension savamment organisée et entretenue, reposant sur l'intérêt mutuel de ne pas voir dégénérer un conflit entre deux camps qui disposaient de l'arme nucléaire.
3. LES DIVERSES PHASES DE LA DÉTENTE
1. De 1953 à 1968
La première étape importante de ce processus fait suite à la mort de Staline en 1953 et se traduit par la ligne plus modérée de ses successeurs, notamment de Nikita Khrouchtchev qui prône l’idée d’une coexistence pacifique dans les relations Est-Ouest. Bien qu'infructueuse, la réunion au sommet entre Khrouchtchev et le président américain Eisenhower, qui a lieu en septembre 1959, inaugure une ère nouvelle dans la diplomatie internationale. Aux nouvelles tensions qu'entraînent des événements comme la révolution hongroise de 1956 et la crise des fusées de Cuba en 1962 succède à nouveau la détente dans les années soixante.
Un « téléphone rouge » est ainsi établi entre Moscou et Washington, pour permettre aux deux grands d'entrer en discussion rapidement en cas de crise grave. Renonçant à la logique de l'affrontement, les deux blocs privilégient alors la recherche de solutions négociées, ainsi que le développement des échanges et l'adoption d'accords de