La dernière licorne
On se ressemble depuis toujours, Anna et moi, mais depuis que j'ai rattrapé sa taille, depuis que j'ai laissé pousser mes cheveux, on pourrait nous prendre pour des jumelles. Je pense que maman ne supporte pas ça. Je suis tout ce qu'elle aurait voulu pour Anna, et je ne suis pas Anna. Je suis son clone, son double préservé. l'usurpatrice assassine : elle avait huit ans et moi six, nous jouions à papa-maman, mais je ne me souviens de rien. J'étais dans les bras d'Anna, ma poupée est tombée et je rue suis penchée pour la ramasser Anna a perdu l'équilibre et notre famille a basculé dans l'escalier.
Anna et Paula sont deux soeurs que deux petites années séparent. C'est Paula, la plus jeune des deux (14 ans), qui nous raconte l'histoire.
Tout commence à la mort de son grand-père, âgé, aphasique, euthanasié par sa grande soeur, à la demande de ce dernier.
Retour en arrière : Anna et Paula, alors respectivement âgées de 8 et 6 ans, jouaient à la poupée quand Paula a basculé. Anna a perdu l'équilibre. Toutes deux ont chuté dans l'escalier. Si Paula s'en est tirée avec une vilaine bosse, Anna est restée handicapée, aphasique, ne pouvant que très peu s'exprimer verbalement. Après l'accident, leur mère a tout arrêté pour se consacrer à la rééducation de sa fille.
Paula souffre beaucoup de ne plus se sentir exister pour sa mère, tout ne tourne qu'autour d'Anna, son quotidien, sa différence. Mais quand il s'agit d'éviter à Anna d'aller en centre psychiatrique pour calmer le jeu du côté de l'enquête sur l'euthanasie du grand-père, Paula, qui a appris avec le temps à comprendre le fonctionnement de sa grande soeur, se fait passer pour elle.
Et ce sont là les pages les plus troublantes du roman. Cet univers psychiatrique que l'auteur décrit à merveille, empreint d'humanité incomprise. Paula ressortira transformée de cette expérience.
Roman sur le handicap, la différence, la vie qui continue, le sentiment d'abandon d'une petite fille