La dame à la licorne, vers 1500, temps renaissance, mais style gothique
Description :
Un même fil directeur conduit le spectateur d’une tenture à l’autre : sur un fond rouge parsemé de fleurs et d’animaux se détache une île ovale au bleu profond. Là, entourée de grands arbres, chênes, houx, pins ou orangers, une belle dame, cernée d’un lion et d’une licorne, attire tous les regards. Ici, elle présente à la licorne un miroir pour que celle-ci s’y mire ; là, elle la tient délicatement par la corne ; tantôt elle joue d’un orgue ancien qu’actionne une suivante, tantôt elle pique des œillets sur une tresse ou se sert négligemment dans un drageoir. Dans la dernière tenture, appelée à mon seul désir d’après l’inscription qui couronne le pavillon, elle dépose son collier dans le coffret que lui présente la suivante.
Les dames des tentures sont souvent comprises comme des allégories des cinq sens : elles signifient la vue, le toucher, l’ouïe, l’odorat et le goût, représentations souvent traitées au Moyen Âge. La seule tapisserie dont le sens reste obscur est à mon seul désir. Certains proposent de traduire l’inscription par « selon ma seule volonté ». Ils y voient l’illustration du renoncement, inspiré des préceptes le vrai désir est celui qui libère des passions où entraînent les sens.
Pour d’autres commentateurs, la Dame serait une allégorie de l’âme humaine aux différents stades de son évolution, de l’enfance (tapisserie dite « de l’Odorat ») à la maîtrise de soi. La Dame, qui sur l’une des tentures saisit avec fermeté la lance dans sa main et qui est environnée d’animaux sauvages enchaînés, signifieraient le pouvoir sur soi-même et sur les éléments. À mon seul désir, quant à elle, illustrerait