La culture nous humanise-t-elle ?
Le terme inconscient a été dans la culture contemporaine, et surtout en France plus qu’ailleurs, associé avec la psychanalyse freudienne. Il en résulte une habitude mentale de fait qui consiste à se représenter l’inconscient en y voyant seulement ce que Freud y a lui-même cherché, un lieu de conflits psychiques où s'affrontent les puissances du refoulement. L’inconscient est alors assimilé à une animalité primitive présente en l’homme, une sorte de nœud de vipères où se convulsent des instincts censuré. Les caricatures littéraires et cinématographiques renforcent cette image, en présentant l’homme comme divisé en une personnalité consciente et une personnalité inconsciente et elles contribuent à en renforcer la peur diffuse de ce monstre que serait l'inconscient.
Mais l’inconscient se réduit-il à l’interprétation qu’en donne Freud ? Peut être n'a-t-il découvert que les bas-fond du subconscient. Sous le terme d’inconscient on peut ranger des phénomènes très différents les uns des autres. Il est assez significatif de remarquer que les disciples dissidents de Freud ont été au-delà du pansexualisme du maître. Tout donne à penser que Freud est seulement un pionnier et qu’il n’a fait qu’ébaucher une lecture de la psyché humaine. Il faut donc examiner en quel sens l’inconscient peut comporter plusieurs facettes. N’est-il pas plus complexe que le donne à penser les caricatures qui circulent dans les magazines ? L’apport des successeurs de Freud ne dément-il pas justement les réductions qui en ont été faite par Freud lui-même? Ne faut-il pas parler non pas d'un inconscient où de plusieurs aspects de l’inconscient