La crise economique a y elle un impact qur la migration des population
LES MONDES DU TRAVAIL, N° 7, JUIN 2009, PP 31-42
LES MIGRATIONS INTERNATIONALES VUES DE L’EUROPE
Maks Banens Maître de conférences à l’Université de Lyon 2 Chercheur au MoDyS Maks.Banens@univ-lyon2.fr
Résumé
hal-00411271, version 1 - 26 Aug 2009
La mondialisation des échanges et la supposée augmentation de l’immigration illégale ont projeté la question de la migration internationale sur le devant de la scène politique et médiatique. En prenant le contre-pied d’une vision trop actuelle, cette étude tente de décrire les migrations internationales à une échelle relativement large (l’Europe) et sur une durée relativement longue (depuis 1945). En faisant cela, elle constate quelques caractéristiques structurantes derrière la variabilité conjoncturelle. Parmi celles-ci, il y a d’abord le retour des colonies qui a lieu dans la plupart des pays européens peu après 1945. Ce retour concerne les anciens empires français, britannique, belge et néerlandais, mais a été le plus massif encore en Allemagne, où affluent des « colons » vivant dans les pays de l’Est, souvent depuis de nombreuses générations. Autre caractéristique fondamentale : l’inversion du sens de la migration européenne. Après un siècle d’émigration massive, l’Europe se transforme en continent d’accueil. L’inversion a été annoncée en France dès la fin du 19e siècle, a gagné l’Europe du Nord dans l’après guerre, notamment au cours des années 60, puis l’Europe du Sud dans les années 90. Seule l’Europe de l’Est ne l’a pas – encore – connue.
La démographie a la réputation d’étudier des phénomènes durables et massifs, dont les transformations tant qualitatives que quantitatives seraient lentes et qui, pour cette raison, auraient la précieuse qualité d’être assez prévisibles. Or, à première vue, les migrations internationales ne correspondent pas à cette image. Elles donnent l’impression d’être changeantes et réactives aux