La contrainte et la liberté
891 mots
4 pages
"On dit volontiers: ma volonté a été déterminée par ces mobiles, circonstances, excitations et impulsions. Cette formule implique que je me suis comporté de façon passive. Mais, en réalité, mon comportement n’a pas été seulement passif: il a été actif aussi, et de façon essentielle, car c’est ma volonté qui assume telles ou telles circonstances comme mobiles, qui les fait valoir comme mobiles. Il n’y a pas de place ici pour la relation de cause à effet. Les circonstances ne jouent pas le rôle de cause, et ma volonté n’est pas l’effet de ces circonstances. La relation de cause à effet implique que ce qui est contenu dans la cause en suive nécessairement. Or, par ma réflexion, je peux aller au-delà des déterminations posées par les circonstances. Quand un homme allègue qu’il a été entraîné par des circonstances, des excitations, etc, il entend rejeter, pour ainsi dire, sa propre conduite hors de lui-même; il se réduit ainsi à l’état d’être non-libre, purement naturel, alors que sa conduite, en vérité, est toujours sienne, non celle d’un autre ni l’effet de quelque chose d’extérieur à lui. Les circonstances ou mobiles n’ont jamais sur l’homme que le pouvoir qu’il leur accorde lui-même."
Hegel, Propédeutique Philosophique, 1810..
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|= "C'est plus fort que moi! Si vous étiez à ma place, vous ne feriez pas mieux." On sait très bien que celui qui parle ainsi veut se |
|décharger de sa responsabilité sur des réactions naturelles ou sur des circonstances propres à telle ou telle situations. |
|Comme si les forces qui s'exercent sur nous pouvaient quelque chose contre notre volonté, contre nos décisions. |
|Ainsi, je ne suis pas fatigué au point de ne plus avancer, je me déclare fatigué, je donne à ma fatigue une valeur telle que je ne puis |
|que la subir. J'ai accordé un pouvoir à la fatigue, j'ai décidé de la valeur de la fatigue, en fait, j'ai décidé de la subir. Pourtant |
|il ne tenait qu'à moi de