La constitution
Définition : la Constitution de l'État ne se trouvait certainement pas tout entière enfermée dans quelques articles jetés sur un papier la vigueur avec laquelle le terme constitution désigne désormais non seulement un texte mais un texte qui a force de loi, dont des juges se sont emparés et qui est régulièrement opposé au législateur
Essentiellement politique, le concept est devenu presque exclusivement juridique la constitution désigne aujourd'hui une norme juridique (ou un ensemble de normes), volontiers qualifiée de fondamentale, et qui paraît à beaucoup comme la garantie de la liberté, voire la condition de la démocratie
I - La constitution comme ordre de valeurs :
Deux origines très différentes de l'application du mot « constitution » :
1 - Employé comme synonyme du terme « nature », le mot « constitution » désigne une disposition morale propre à certaines sociétés : on fait référence à la « nature et à la constitution d'une monarchie absolue », on parle de la « constitution naturelle du peuple d'Angleterre » pour expliquer que la mélancolie nordique et le tempérament colérique des peuples du Sud se rencontrent en Angleterre.
2 - le terme juridique « constitutions » au pluriel monté en puissance au milieu du xviie siècle. Cet usage rappelle celui qui existait à l'époque romaine où constitutio servait à désigner les décrets impériaux (on parle de constitutions impériales), terme repris jusqu'à nos jours par le droit ecclésiastique de l'Église catholique romaine, le droit canon, pour désigner les lois ou les règlements. Dans la loi médiévale anglaise, et même au début des Temps modernes, il fait référence à des règles écrites spécifiques par opposition à la coutume ou à la convention. le concept de constitution employé par des auteurs aussi différents que Burke, Maistre ou Hegel : * La constitution chez burke : Dans ses Réflexions sur la Révolution de France, publié en 1790, Burke ne cesse de vanter les mérites de la Constitution