La consommation des ménages joue-t-elle toujours positivement sur la croissance économique ?
D’après l’entourage de notre ministre de l’économie, Christine Lagarde, les dépenses en consommation des ménages français reprendraient un peu d’essor depuis le mois de mars, ce qui aurait pour effet de conforter l’analyse du gouvernement sur son plan de relance.
Une question nous vient alors directement à l’esprit: la consommation des ménages joue-t-elle toujours positivement sur la croissance économique?
II. Notion de « consommation des ménages »
Le philosophe utilitariste, Jeremy Bentham, écrivait que « le bonheur, c’est de consommer le plus grand nombre de biens matériels possibles ». Cette définition semblait annoncer l’apparition de ce qu’on connaît aujourd’hui sous le nom de « société de consommation ».
La consommation qui se définit comme l’acquisition et la destruction de biens et de services, destinés à fournir une certaine satisfaction, s’est affirmée comme un des mécanismes centraux de l’économie moderne type.
La consommation des ménages semble étroitement liée à la croissance économique dans les pays industriels développés jusqu’au début des années 1980.
Il faut donc s’interroger sur les mutations de la consommation des ménages et leurs implications. Jusqu’à quel point, l’évolution de la consommation des ménages telle qu’on la connaît, a dicté le passage d’une économie tertiarisée vers la consommation de masse ?
Mais, alors que l’on assiste à une diffusion planétaire de ce modèle de consommation, comment se fait-il qu’aujourd’hui la consommation des ménages ne suffît plus à soutenir la croissance économique dans les pays développés ?
Etudier la consommation des ménages, c’est d’abord reprendre la loi d’Engel et montrer à quel point celle-ci a déterminé le glissement vers une économie de services.
En effet, la loi d’Engel énonce que « la part relative des dépenses alimentaires dans la consommation diminue lorsque le revenu augmente ». Il a ensuite ventilé les dépenses en neuf postes de consommation. Vers 1891,