La conscience
Il est possible d'opposer ce qui est en nous conscience spontanée et ce que nous sommes vraiment. C'est ce que fait Descartes. Cherchant méthodiquement à découvrir une vérité "entièrement indubitable", il décide de se débarrasser de tous les préjugés reçus depuis l'enfance. C'est alors qu'il est conduit à opposer ce qu'il a conscience d'être spontanément, avant sa méditation philosophique, et ce qu'il est vraiment, être dont il ne prend conscience qu'au terme de sa méditation.
1) La conscience spontanée de soi.
Avant la réflexion philosophique, "lorsque je m'appliquais à la considération de mon être, je me considérais premièrement comme ayant un visage, des mains, des bras et toute cette machine composée d'os et de chair telle qu'elle paraît en un cadavre, laquelle je désignais par le nom de corps" (Méditations, I). Cette première dimension de la conscience spontanée de moi-même comme corps, corps qui est mien, que je peux sentir, paraît plus claire que la conscience spontanée de l'âme, à laquelle je rapporte mes actions et que j'imagine, poursuit Descartes comme "quelque chose d'extrêmement rare et subtile" De ces deux formes de conscience de soi se contente celui qui n'a pas encore entrepris de dépasser l'opinion que donne l'expérience générale de la vie et de ses incertitudes.
2) Ce qu'est vraiment la conscience de soi.
Le travail par lequel Descartes se débarrasse de toute idée reçue, sa méthode philosophique, consiste en un doute volontaire, systématique et radical. Ce doute porte sur tout ce dont il est possible de douter, y compris ce dont, d'ordinaire, "on ne peut pas raisonnablement douter", par exemple que nous avons un corps. Rappelons que pour mettre en doute l'existence du corps, Descartes recourt à l'argument du rêve. Quand je rêve, je m'imagine éveillé, marchant, habillé alors que pourtant je suis allongé nu dans mon lit. Qui m'assure que je ne suis pas maintenant en train de