La codécision comme mode de gouvernance
Marianne Dony, vice-présidente de l'Institut d'études européennes de l'Université libre de Bruxelles, dans son article « Trente ans de montée en puissance du Parlement européen dans le processus législatif communautaire », a repris l'expression selon laquelle le Conseil européen a longtemps été considéré comme le « législateur de droit commun ». Aujourd'hui, la compétence législative semble largement partagée entre deux institutions principales, le Conseil européen et le Parlement. Ces acteurs participent ainsi ensemble à l'élaboration de textes ayant une portée législative dans le cadre de la procédure de codécision, aussi connue sous l'appellation de procédure législative ordinaire.
Le Traité de Lisbonne a défini à l'article 294 du Traité sur le Fonctionnement de l'Union Européenne (TFUE) la procédure de codécision. Aussi, il s'agit de « l'adoption d'un règlement, d'une directive ou d'une décision conjointement par le Parlement européen et le Conseil ». En outre, Marianne Dony considère que la procédure de codécision est extrêmement complexe puisqu'elle « se résume en réalité à la nécessité, pour les deux branches de l'autorité législative que sont le Parlement européen et le Conseil, de trouver un accord sur un texte commun, ce qui peut impliquer plusieurs lectures ».
Les articles 14 et 16 du Traité sur l'Union Européenne (TUE) ont donné conjointement au Parlement et au Conseil la fonction législative. En conséquence, les deux acteurs de l'élaboration du droit européen peuvent agir simultanément et ajouter au projet introduit par la Commission des amendements. Leur rôle est d'égale importance. Aussi, on ne distingue aujourd'hui aucune hiérarchie, sur le plan législatif, entre ces deux institutions. Pourtant, les pouvoirs du Parlement européen ont longtemps été limités. L'adoption du Traité de Maastricht (1992) a permis un accroissement des compétences du Parlement, notamment en lui octroyant un droit de