La chevelure de baudelaire
Dans le poème « La Chevelure », une étroite association s’établit entre la « toison » et la sensualité féminine. Baudelaire illustre la chevelure comme un recueil de parfums exotiques et enivrants. En effet, c’est plus précisément l’odeur des cheveux qui provoque l’extase du poète. Ceci est mis en évidence par différents procédés littéraires, entre autres par l’anaphore et l’interjection « Ô » des premiers alexandrins. L’interjection sert à invoquer ou à interpeller, mais elle sert aussi à traduire un sentiment d’admiration pour cette parure féminine : « Ô! Toison » (v.1.), « Ô boucles! » (v.2.) et « Ô parfum » (v.2.). L’anaphore relie d’abord deux termes se rapportant à la chevelure au mot « parfum ». Cela met en évidence le fait que c’est bien l’odeur de la chevelure qui provoque l’extase. De plus, les cinq points d’exclamation renforcent bien l’effet d’admiration, d’emportement et de passion du poète. Ensuite, en plus de provoquer l’extase du poète, l’odeur de la chevelure permet le passage de la sensualité au pays rêvé, l’Orient. Baudelaire réfère à la « langoureuse Asie » (v.6.) et à la « brûlante Afrique » (v.6.) qu’il personnifie. Il suggère également qu’un « monde lointain, absent, presque défunt, ». (v.7.) Il abolit les frontières entre l’Orient et l’Occident, à travers ces vers : « Où les vaisseaux, glissant dans l’or et dans la moire,/Ouvrent leurs vastes bras pour embrasser la gloire/D’un ciel pur où frémit l’éternelle