La caresse
Semble vain de vouloir raisonner sur la caresse, de mêler l’entendement à ce qui semble l’exclure. La caresse trop subtile ne semble pas assez consistante, trop effervescente et éphémère pour être pensée. La caresse ne produit rien, elle se consume en s’opérant. 3 problèmes que pose la caresse :
- que peut bien être le plaisir de la caresse, est-il certain qu’il soit exclusivement physique ?
- si la caresse est bien l’opération d’1 dessin des formes du corps, dessin qui s’évanouit pour se recomposer toujours. N’est il pas la recomposition sans fin de l’idée du corps. Le plaisir de la caresse n’est il pas un plaisir de création ?
- le plaisir de la caresse n’est il pas celui d’1 désincarcération, d’1 libération. N’est-ce pas le plaisir de l’ouverture d’1 réelle communication avec autrui ?
1er problème : le plaisir de l’âme Etrange qu’un acte si inconsistant produise une impression aussi considérable. ROUSSEAU : lettre 21 juin 1762 : « une caresse et je me sens un peu moins malheureux » => il ne comprend pas que seulement des caresses dissipent son malheur. Personne n’ignore le plaisir de la caresse. La caresse = créateur d’1 connivence entre la chaire et l’âme. Ce geste si anodin causant un plaisir immense n’aurait pas lieu si il n’y avait pas de lien corps/âme.
La caresse pour ROUSSEAU produit un plaisir tactile mais aussi un soulagement moral, existentiel. Le plaisir de la caresse = félicité spirituelle. Problème : si on considère que l’âme et l’esprit sont distincts = impossible. Comment un phénomène touchant l’1 d’elle pourrait produire un effet sur l’autre. Si le plaisir de la caresse est soulagement alors relation effective entre le corps et l’esprit = expérience métasensible, expérience de l’union de l’âme et du corps.
Si l’âme ne pouvait pas s’unir au corps, un geste physique ne pourrait pas créer une réaction métaphysique. Le plaisir de la caresse soit double :
- physique,
- bonheur de pouvoir dans l’expérience