La Belle Dame Sans Merci
La Belle Dame Sans Merci est devenue, depuis les poèmes d’Alain Chartier (XVe) et John Keats (XIXe), une légende. Celle d'une dame envoûtante et dangereuse, une fée. Elle a été peinte par de nombreux artistes ici, Frank Cadogan Cowper. C'est du poème de Keats La Belle Dame Sans Merci, qui mêle le mythe courtois du chevalier errant et amoureux, ainsi que la présence aérienne et féerique d'une jeune femme, dont Cowper s'inspire pour le tableau ci-dessous :
La peinture est construite en pyramide : la jeune femme est le personnage central. Elle porte une longue robe -rouge et à ses pieds est allongé un jeune homme en armure. Les deux jeunes gens se trouvent dans une prairie de coquelicots et derrière eux un imposant flanc de montagne donnant une atmosphère étouffante, inquiétante.
Les couleurs restent primaires : du rouge, symbole de la sexualité et du sang, donc de la mort, du vert, qui représente la nature comme la simplicité, des ocres pour la terre, et du gris argenté pour l'armure qui attire l’œil.
La tête du chevalier est presque inexistante, car ce n'est pas elle qui est importante, mais le corps, représentant la chevalerie du Moyen Âge, l'époque de l'amour courtois et de la croyance dans les légendes.
La jeune femme est dans une position dominante, sa peau est très blanche et elle possède une longue chevelure rousse, la sorcellerie. La Belle Dame est une fée, celle qui ensorcelle le chevalier et qui, finalement, lui ôte la vie. Sachant que « merci » dans le sens utilisé ici veut dire « le bon vouloir de », la Belle Dame Sans Merci n'a donc pas la volonté d'épargner l'homme.